• Stage "Le corps poétique" 2010

     

     

     

     

     

    Stage "Le corps poétique" 2010

     

     

     

                “Chaque corps dans sa singularité apporte du relief au groupe, chaque imaginaire contribue à son identité. Assumant cette différence comme une chance, le danseur crée son vocabulaire, mais au moment où il croit posséder le langage, maîtriser l’action, la relation, le geste, ce qui se joue est ailleurs. C’est à ce moment que le corps devient poète, quand il accepte de se laisser dépassé par ce qu’il dit. C’est là que le travail commence : comment préparer les corps à cet état d’accueil de l’inconnu, augmenter l’attention portée à soi et à la situation ? Il est toujours subordonné par le silence qui permet cette écoute et précède le mouvement.
    Ce qui rend l’interprète vivant, c’est qu’il ne vit pas à l’abri d’un geste connu, mais à l’orée d’une action qui le mobilise entièrement et dont il ne connaît pas la portée.
    Le corps se place, il se met en relation avec son poids, son axe, sa respiration, son centre, il se concentre. Il se met en relation avec les autres corps. Il se déplace et entre en mobilité.

    Quel est alors ce langage qui parle de cette relation, qui ne répond à la volonté de personne ?
    La mobilité ne va jamais aussi loin que l’émotion, elle a une fin, pas l’émotion. C’est pour cela que nous ne travaillons pas le mouvement mais l’appel ou la mise en tension qui le fait naître.
    La création se monte au fil des situations où les autres sont des terres inconnues qui nous révèlent et les contraintes, les prétextes à la communauté d’un langage nouveau.